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Mécanisation préparation de commandes : pourquoi et comment faire ?

Aujourd’hui, préparer une commande complète pour une livraison à temps est impératif. La gestion d’entrepôt requiert une précision, une qualité et une agilité sans précédent pour répondre aux attentes croissantes des clients et exigences règlementaires de plus en plus strictes. Les responsables et gestionnaires sont soumis à une pression accrue, tandis que les enjeux de délais de livraisons, de confiance du consommateur et de variation de l’activité logistique se complexifient. Pour répondre à ces défis de manière rentable, de plus en plus d’entrepôts optent pour la mécanisation de leur préparation de commandes.

Autour du WMS, les entreprises peuvent transformer leur entrepôt en un centre automatisé et ultra-efficace. L’impact de de la mécanisation est clair notamment en termes de rapidité et de précision. Découvrez comment cette avancée technologique révolutionne la préparation de commandes et améliore la productivité de votre chaîne logistique.

Pourquoi mécaniser la préparation de commandes ?

Selon une étude de Gartner intitulée « Intralogistics Smart Robots: What’s Your Flavor of the Day? », deux obstacles majeurs à la performance logistique et supply chain ont été identifiés par le panel : la main-d’œuvre (30%) et le contrôle des coûts (35%).

En parallèle, une autre étude menée en 2022 par l’entreprise Zebra intitulée « Warehouse Vision Study 2023 », soulignait que la préparation de commandes était identifiée comme la seconde source d’erreurs et donc de coûts au sein de l’entrepôt (46% contre 47% pour les opérations de tri et d’emballages).

 

Principaux facteurs d’erreurs en entrepôts selon responsables et dirigeants

 

La mécanisation de la préparation de commandes est devenue un levier stratégique pour de nombreuses entreprises. Les volumes à traiter dans l’entrepôt augmentent rapidement, tandis que les attentes clients en termes de délais et de qualité de service sont toujours plus élevées. Les coûts logistiques ont explosé, la tolérance zéro pour les ruptures et erreurs devient la norme pour éviter toute déception coûteuse

Les défis auxquels les entreprises font face incluent :

  • Manque d’espace dans les entrepôts : la multiplication des références ainsi que la rareté du foncier contraignent les capacités de stockage et compliquent les opérations ;
  • Difficultés de recrutement : les pénuries de main-d’œuvre et les contraintes budgétaires compliquent l’embauche ;
  • Pénibilité des tâches : les métiers en entrepôt sont physiquement exigeants, ce qui décourage de nombreux candidats ;
  • Gestion des pics d’activité : les périodes de forte demande nécessitent une flexibilité accrue sans allonger les délais.

Mécaniser implique d’implémenter de nouvelles technologies, qu’il s’agisse de matériel ou de logiciel, selon les besoins. Aujourd’hui, la plupart des décideurs estiment que les investissements dans l’automatisation et donc la mécanisation de leur préparation de commandes dépassent largement les risques à ne rien faire.

Qu’est-ce que la mécanisation de la préparation de commandes ?

La mécanisation de la préparation des commandes désigne l’automatisation des opérations de picking en entrepôt. Son objectif : déléguer aux machines les tâches mécaniques de mouvement et de manutention pour soulager les opérateurs.

On parle généralement de stratégie « goods-to-person » qui inverse le flux traditionnel du process : les préparateurs ne cherchent plus les produits, ce sont les produits qui viennent à eux grâce à des solutions robotisées et intelligentes.

En préparation manuelle, les préparateurs peuvent parcourir 10 à 15 km par jour et soulever jusqu’à plusieurs tonnes cumulées. Dans un entrepôt mécanisé, le picking est donc automatisé, les produits sont prélevés, séquencés et acheminés par des robots ou convoyeurs jusqu’aux postes de préparation finale. L’intervention humaine se concentre sur les tâches à haute valeur ajoutée, comme les contrôles qualité ou la gestion des commandes complexes.

Bien que la mécanisation ne soit pas une nouveauté en logistique, les innovations se développent à un rythme effréné, combinant technologies existantes, synchronisation optimale et exploitation intelligente des données pour des processus toujours plus efficaces. Les témoignages dans les médias spécialisés en supply chain se multiplient et illustrent clairement la tendance d’efficacité avec des résultats très positifs. Par exemple, l’entreprise espagnole COVAP a réduit ses erreurs de 95 %, tandis que La Redoute a doublé les capacités de son entrepôt Quai 30 grâce à la mécanisation.

Les avantages de la mécanisation de la préparation de commandes

L’automatisation des processus de préparation de commandes offre de nombreux avantages concrets :

  • Productivité augmentée : les équipements rapides, l’élimination des déplacements inutiles et l’automatisation des tâches annexes permettent de multiplier la productivité parfois jusquà dix ;
  • Délais de livraison réduits : les préparations sont accélérées grâce à des stratégies « waveless picking » intelligentes ordonnançant les urgences ;
  • Stockage densifié : exploitation de la hauteur, allées étroites et stockage dynamique en bacs ;
  • Qualité et précision accrues : contrôles automatisés (pondéraux, visuels, RFID) ;
  • Pénibilité réduite : postes ergonomiques sans charges lourdes ni longs déplacements.
  • Sécurité renforcée : limitation des interventions humaines à des espaces restreints ;
  • Adaptation aux flux e-commerce : constitution et fermeture automatique des colis ;
  • Capacité de traitement augmentée : meilleure utilisation des surfaces pour gérer des volumes importants ;
  • Gestion de la croissance des référentiels produits : particulièrement avec la multiplication des Marketplaces ;
  • Flexibilité accrue : robotisation et cobotique.

Mécaniser sa préparation n’est plus réservé aux grandes entreprises

Il y a quelques années, la mécanisation de la préparation des commandes était réservée aux grands acteurs disposant de budgets conséquents. Aujourd’hui, des gammes d’équipements plus abordables permettent de répondre aux besoins spécifiques à moindre coût. Comme l’explique Alassane Simpara dans une interview accordée à FAQ Logistique : « Il y a encore quelques années, l’accès à l’automatisation était entravé par des coûts prohibitifs. Aujourd’hui, même les plus petites structures peuvent envisager d’automatiser, ne serait-ce qu’en partie, leur entrepôt. »

Des solutions telles que les AMR (robots mobiles autonomes) et les systèmes Pick-to-Light, bien que plus anciens, sont particulièrement performants comparés à la gestion manuelle complexe et chronophage des petits colis.

La mécanisation n’est donc plus réservée aux grands de la logistique. Grâce à une offre variée et abordable, les PME peuvent également en bénéficier pour gagner en productivité, en qualité et réduire les pénibilités opérationnelles.

Les niveaux de mécanisation : outillages et technologies

La mécanisation de la préparation des commandes recouvre différents niveaux d’automatisation associés à des solutions technologiques spécifiques. Pour illustrer ceci, nous avons tenté une classification en trois niveaux :

 

Niveau Caractéristiques Exemples de solutions
Light Systèmes d’aide au picking, pas de modification structurelle de l’entrepôt
  • Aide par LEDs
  • Robots autonomes mobiles (AMR)
Flexible Solutions modulaires et évolutives, adaptées à une forte variabilité (produits, volumes), facturation possible en RaaS (Robots as a Service)
  • Flotte de robots autonomes, solutions ajustables sans modification structurelle, capacité à traiter une large gamme de produits
Structurel Solutions ultra-performantes et spécialisées, maximisation de la productivité, nécessite de la visibilité long terme et des investissements conséquents
  • Navettes et miniloads automatisés
  • Robots de picking par bras articulés

 

Il serait possible d’aller plus finement dans ce classement. Ce tableau donne une première vision globale des niveaux de mécanisation possibles dans l’entrepôt.

Le choix du niveau de mécanisation dépend de vos contraintes opérationnelles, capacités d’investissement et objectifs de productivité. Une analyse détaillée de vos besoins est essentielle pour déterminer la stratégie optimale.

Évolution du rôle du préparateur de commandes

Au sein d’un entrepôt traditionnel, les opérateurs passent beaucoup de temps, voir trop, à se déplacer, porter des charges lourdes, remplir des formulaires, repérer des informations sur des étiquettes et saisir plusieurs fois les données dans le WMS. Mécanisation et automatisation transforme profondément le rôle du préparateur en entrepôt.

Les opportunités technologiques favorisent l’autonomie des préparateurs et permettent un focus accru sur les tâches à plus forte valeur ajoutée. Plutôt que de parcourir les allées de l’entrepôt, leurs gestes se concentrent sur des postes fixes ergonomiques dédiés au contrôle qualité, à l’emballage des colis ou au traitement des commandes complexes.

Concrètement, le préparateur se concentre maintenant sur les dernières étapes manuelles où son expertise est essentielle, tandis que les robots se chargent des opérations de manutention, de prélèvement et de déplacement des charges. Cela réduit considérablement la pénibilité physique tout en valorisant les compétences humaines.

Toujours selon l’étude « Warehouse Vision Study 2023 » de Zebra, 8 opérateurs en entrepôt sur 10 reconnaissaient l’existence d’amélioration sur le lieu de travail par l’adoption de nouvelles technologies et juste sur le principe de parcourir moins de kilomètres au quotidien. Si vous le pouvez, faites vraiment l’exercice de calcul de distance quotidienne. Il s’agit d’un excellent indicateur de départ si vous envisagez de mécaniser.

« Il est important de s’assurer de rendre ces évolutions compréhensibles et d’en détailler les bénéfices. Sinon, le terrain les rejettera. » L’accompagnement au changement est donc primordial pour une adoption réussie. »

Florent Boizard
Supply Chain Software Managing Director

Les prérequis pour mécaniser sa préparation de commandes

Avant de se lancer dans un projet de mécanisation, il est essentiel de poser les bonnes bases :

  • Clarifier ses objectifs et challenges : pourquoi mécaniser ? Quels sont les gains escomptés en termes de productivité, de qualité, de délais ?
  • Challenger ses processus actuels : identifier les goulots d’étranglement (pas seulement sur le picking) et les étapes à supprimer ou automatiser ;
  • Revoir son système de gestion d’entrepôt (WMS) : ce dernier doit être performant et capable de piloter efficacement la mécanisation ;
    • Supporter les hausses massives de volumes ;
    • Interagir en temps réel avec les systèmes automatisés ;
    • Déléguer certains processus à l’intralogistique tout en gardant une vision d’ensemble ;
    • Anticiper et fluidifier les consolidations entre flux manuels et mécanisés ;
    • Ordonnancer intelligemment les commandes selon la disponibilité des ressources ;
  • Sélectionner les bonnes solutions techniques : privilégier des technologies matures et éprouvées.

Une phase d’études approfondie est primordiale pour définir la feuille de route et dimensionner au plus juste les investissements requis. Prendre le temps d’analyser tous les angles permet d’éviter les mauvais choix et déconvenues futures.

L’architecture informatique pour mécaniser : le rôle central du WMS

Pour mettre en œuvre un projet de mécanisation préparation commandes, une architecture informatique robuste, résiliente et intégrée est essentielle.

La robustesse d’une architecture se manifeste par sa capacité à maintenir une stabilité constante, minimisant ainsi les pannes et assurant un fonctionnement continu 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, avec un taux de disponibilité supérieur à 99%. La résilience, quant à elle, garantit que les défaillances d’un système ne se propagent pas aux autres, rendant la gestion des risques primordiale. Concernant l’intégration, il est essentiel de respecter les meilleures pratiques, telles que l’utilisation de blackbox et whitebox selon les périmètres spécifiques de chaque solution, tout en implémentant des technologies modernes comme les web services ou l’event streaming pour des échanges d’informations rapides et en temps réel.

Il n’y a pas d’entrepôt intelligent sans un bon WMS. L’architecture s’articule donc naturellement autour de ce dernier. Les principaux systèmes impliqués et leurs rôles sont :

  • ERP : gère les commandes d’achats, les commandes clients et la disponibilité des stocks, en interaction avec le WMS.
  • WMS : centralise et orchestre les opérations en entrepôt, qu’elles soient manuelles ou automatisées, en interaction avec l’ERP et le WCS.
  • WCS : gère les flux d’unités de manutention dans l’entrepôt automatisé, en interaction avec le WMS et les PLC des équipements. Il peut être comparé au logiciel intégré d’un système mécanisé de préparation autonome, comme une flotte de robots ou un système de navettes de bacs ou de palettes.

Le WMS joue un rôle central en recevant les commandes de l’ERP et en les dispatchant intelligemment entre les ressources manuelles et automatiques. Il assure la synergie entre les processus mécanisés et manuels en temps réel. Le choix du WMS est donc crucial pour un projet de mécanisation réussi, notamment pour la préparation de commandes. Il doit être évolutif pour supporter les variations de volumes et l’intégration du WMS avec les WCS doit permettre un pilotage efficace des opérations tout en offrant une vision cohérente des activités.

Ce qu’il faut savoir de la mécanisation de la préparation de commandes

Pour réussir un projet de mécanisation de la préparation de commandes, voici les points clés à retenir :

  • Disposer d’un WMS performant, capable de piloter l’automatisation et d’orchestrer les processus manuels et mécanisés ;
  • Sélectionner des équipements adaptés à la taille de l’entrepôt et aux typologies de flux (e-commerce, colis, palettes…) ;
  • Prendre en compte les variations possibles de votre activité en fonction de votre exposition aux tendances, saisons, variations de produits etc.
  • Dimensionner l’investissement de manière raisonnable en fonction de ces critères pour définir un retour sur investissement (ROI) cohérent, équilibrant ainsi le niveau d’investissement, les gains de productivité attendus et les risques associés.
  • Fixer des objectifs pragmatiques et des résultats atteignables à court/moyen terme ;
  • Anticiper votre conduite du changement